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La Folle histoire de l’espace – Mel Brooks

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Spaceballs. 1987

Origine : États-Unis 
Genre : Comédie 
Réalisation : Mel Brooks 
Avec : Bill Pullman, Rick Moranis, John Candy, Daphne Zuniga…

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Ce film n’est pas drôle. C’est à peu près tout ce qu’il y aurait à en dire. Mel Brooks y parodie en priorité le space opera et les Star Wars, ainsi que d’autres films de science-fiction (Alien) dans une moindre proportion. Son scénario est simple, et ce ne sont pas tant aux histoires de ses films-cibles qu’à leurs personnages auxquels Brooks s’en prend cette fois-ci. Il nous parle de Yawp Solo (Bill Pullman) et de son partenaire Barf (John Candy), l’homme-chien, qui partent à la rescousse de la princesse Vespa (Dephne Zuniga) et de son robot Dot Matrix, enlevées par les immondes Spaceballs pour obtenir en guise de rançon l’atmosphère de Druidia qui servira sur la planète Spaceballs, sur laquelle il n’y a plus d’air. Voilà. Place aux gags.

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De la trilogie de George Lucas, on retiendra deux grands absents : R2D2 et Luke Skywalker, qui n’ont pas ici d’équivalent. Par contre Han Solo est bien là (Yawp Solo), de même que Chewbacca (Barf), la princesse Leia (Vespa), Dark Vador (Dark Helmet), Jabba the Hut (Pizza the Hut), l’Empereur (le Président Skroob) et Yoda (Yoghurt), ces deux derniers joués par Brooks lui-même. Mais la mythologie passe donc à la trappe, si ce n’est pour quelques occasions incontournables (“Luke, je suis ton père”) ou quelques scènes qui inspirèrent trop le réalisateur pour qu’il puisse y résister. Conséquence : le film n’est qu’un catalogue de farces, au moins une par scène, qui volent généralement au ras des paquerêtes. Brooks joue la distanciation à outrance, et tombe avec lourdeur dans un second degré directement adressé au public, lorsque ses personnages mettent en avant qu’ils ont bien conscience d’être dans un film nommé Spaceballs. Cela peut faire illusion une fois (lorsque le thème des produits dérivés est abordé), mais l’insistance est rédhibitoire et pourrait presque faire croire que Brooks n’a pas d’idée pour verser dans la parodie autre que celle de la critique facile, digne des pires heures de cette émission américaine de merde qu’était Mystery Science Theater 3000 (un show pourri diffusé entre 1988 et 1999 dans lequel deux présentateurs robots se moquaient des vieux films de SF qu’ils étaient en train de regarder). Le running gag est donc de mise, et ce ne sera d’ailleurs pas le seul du film, puisqu’un autre nous montre Dark Helmet infliger des sanctions en tirant dans les couilles de ceux qui l’ont énervé. Le reste se divise en gags de style mauvais ZAZ, avec des interprétations littérales des ordres donnés (passer le désert au peigne fin) ou encore l’utilisation des éléments de décors incongrus (Dark Helmet qui utilise la machine à café au lieu du radar). Beaucoup de jeux de mots sont également à signaler, mais ayant vu le film en français, j’ai du en perdre beaucoup au passage. Ce qui n’est pas forcément plus mal, car si tous sont du même tonneau que Yoda = Yoghourt ou Jabba the Hutt = Pizza the Hutt, ils auraient contribué à rendre ce film encore plus insupportable. La plupart des gags sont trop gros, Brooks ne se prend jamais assez au sérieux pour que le film ne soit pas autre chose que la grosse farce très puérile qu’il est (Dark Helmet a un casque trop gros ! “LOL”, diraient les djeunz). Les acteurs se lâchent totalement, les dialogues et les éléments visuels jouent beaucoup le non-sens, mais encore une fois avec une hystérie outrancière qui semble toute forcée. Dans le créneau du non-sens, le Monty Python n’a pas de soucis à se faire, Mel Brooks ne l’a pas détrôné, et probablement rien ne le fera.
Quelques blagues font tout de même mouche (si le nom Pizza the Hut est un jeu de mot foireux, l’allure de la chose est beaucoup plus amusante), mais dans l’ensemble, ces rares points positifs sont noyés dans des vannes exécrables. On ne peut pas dire ni que Brooks se moque ouvertement des Star Wars (de toute façon George Lucas lui-même, que l’on sait pourtant sensible à tout ce qui peut marcher sur ses terres, a approuvé le scénario de La Folle histoire de l’espace et a même fourni les services d’ILM pour les effets spéciaux), ni qu’il se montre particulièrement respectueux. Il nous livre juste un film parodique davantage à ranger à côté du mauvais Sacré Robin des Bois que de Frankenstein junior. Et dire qu’il nous prépare une série télé pour prolonger cette ineptie…

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