Apocalypse Warriors – Cirio H. Santiago
Equalizer 2000. 1986Origine : Philippines / Etats-Unis
|
Figurez vous que depuis l’apocalypse nucléaire, l’Alaska est devenu un territoire important. C’est l’un des endroits les plus vivable. Un peu désertique, certes, mais on y trouve du pétrole, et c’est même ça qui permet aux vilains “Maîtres Suprêmes” d’imposer leur suprématie sur des tribus rebelles divisées. Mais ça ne peut plus durer, et un héros va apparaître qui va malgré lui donner un coup de fouet à la lutte contre ces méchants décidément trop fascistes.
Et c’est donc parti pour un genre que les initiés taxent de “post-nuke”, c’est à dire post-apocalypse nucléaire, qui repompe dans les grandes largeurs le Mad Max 2 de George Miller. C’est encore une fois le cas de ce film de Cirio H. Santiago, grand bisseux philippin, qui américanise ici son film probablement sous la coupe de son Roger Corman de distributeur. C’est ainsi que l’on retrouve notamment au casting le jeune Robert Patrick, qui peu d’années après interprétera le T-1000 de Terminator 2. Un autre monde. Revenons donc à celui des Apocalypse Warriors, voulez-vous. C’est un monde à la Mad Max 2 donc, avec des costumes faits de casques et d’épaulières tout droit issus de l’équipement du parfait footballeur américain, avec des voitures customisées (qui ressemble ici plus à celles de La Course à la Mort de l’an 2000 qu’à celles de Mad Max 2, d’ailleurs), avec un héros brisé et solitaire… Héros qui prend les traits de Richard Norton, spécialiste en arts martiaux manquant cruellement de charisme, et qui n’est rien d’autre qu’un Chuck Norris ayant échoué à percer (imaginez donc le manque de talent du bonhomme).
A sa décharge, les autres personnages sont à sa mesure, avec une héroïne poumoneuse qui prend son rôle un chouia trop au sérieux, ou encore des méchants fringués à la mode SS. Sans parler des tribus rebelles, dans lesquelles on finit par se perdre, tant elles se ressemblent toutes (même look, mêmes décors … mêmes acteurs ?), si ce n’est pour les sauvages montagnards armés de lances et qui poussent des cris d’indiens lorsqu’ils sont en colère. Enfin bon, parlons un peu du scénario, maintenant. Donc comme dit dans le résumé, y’a une quête pour le pétrole, y’a des vilains qui se battent avec des bons, et tout l’intéret c’est de savoir si tous les bons vont finir par s’allier. C’est mince, mais ça permet des scènes d’explosion ou de canardage en règle, quoiqu’un peu trop plates (des champs contre champs classiques montrant un côté, puis l’autre). Il y a bien aussi cette histoire d’arme super sophistiquée qui permettrait de se débarasser plus facilement des vilains “Maîtres Suprêmes”, mais enfin, ça c’est juste pour assurer le côté Road Movie hérité de Mad Max 2, avec le héros qui se ballade un peu partout, rencontre du monde, tout en résistant (un temps seulement, faut pas déconner) aux avances de l’héroïne, par ailleurs fille d’un des chef rebelle.
Apocalypse Warriors ne se laisse pas si facilement regarder, et on finira par s’y emmerder copieusement malgré sa durée réduite de même pas une heure vingt. Le film est homogène dans sa médiocrité, brouillon, et ne répond même pas aux attentes de spectateurs en quête de méchanceté gratuite…