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Un rire dans la nuit – Richard Sala

Un rire dans la nuit. 2006

Origine : Espagne
Genre : Polar, horreur
Dessins : Richard Sala
Scénario : Richard Sala
Editeur : Vertige Graphic


Un tueur en série décime tout les rédacteurs de rubriques astrologiques de San Francisco. Les journaux l’ont surnommé le Vampire, en référence au Vampire de Gull Street, un autre tueur en série qui a sévit 30 ans plutôt, et qui semble de retour. Après avoir accepté de s’occuper des horoscopes d’un journal après la mort du précédent chroniqueur, sans savoir les dangers qu’il risquait, Broom se retrouve contraint de mener l’enquête pour découvrir l’identité du vampire…

Avec cette histoire, Richard Sala cultive le mystère. Son intrigue regorge de personnages aux desseins flous, d’ombres silencieuses, de sociétés secrètes, d’assassins… Il prend un malin plaisir à épaissir son intrigue à chaque page, ne dévoilant les informations au lecteur qu’au compte goutte. On se retrouve ainsi pris dans cette nébuleuse enquête qui emprunte autant au roman policier qu’au film fantastique. Nourris de références, le scénario de ce comics nous entraîne dans le monde bien particulier de Richard Sala. L’auteur s’est fait un nom aux Etats Unis en publiant des bandes dessinées très personnelles, très ancrées dans une culture populaire faite de vieux film d’horreurs en noir et blancs et de films noirs aux intrigues complexes. En effet l’histoire d’Un rire dans la nuit utilise abondamment l’imagerie issue de ces œuvres au profit de son intrigue. Une intrigue dont le déroulement somme toute très classique et complètement masqué par les fantastiques dessins de Sala. Tout en noir et blanc, dans des décors faits d’ombres en peignes, les personnages circulent furtivement. Ces fines lignes rappellent un peu le style de Richard Burns (avez vous lu son Black Hole ? Non ? Il faut !) si ce n’est que Sala ne cherche pas du tout à donner à ses dessins un caractère réalistes. Au contraire il semble animé par un penchant marqué pour des personnages aux silhouettes grotesques et tordues, des personnages qui n’auraient pas dépareillés dans une nouvelle d’Edgar Allan Poe. Un rire dans la nuit regorge ainsi de personnages velus, ventrus, au dents acérées et au nez déformés. Des personnages délicieusement monstrueux aux cotés desquels les jolies demoiselles de Sala nous dévoilent leur longues jambes et leurs yeux malicieux. Le style est faussement simpliste et permet d’atténuer le coté morbide de cette histoire par cet aspect hautement savoureux. Visages stylisés et travail sur la lumière et l’ombre, le trait de Sala donne en effet un coté expressionniste qui ne déparait pas dans son univers.

Les rebondissements incessants de l’histoire peuvent la rendre lourde à digérer, mais ce mystère insondable qui anime l’intrigue fait partie du jeu et participe à la création de l’ambiance étrange qui anime cette album. Ainsi on ne pourra que recommander Un rire dans la nuit, qui en dépit de la complexité de son intrigue se révèle être une véritable friandise pour les yeux.

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