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Les Cauchemars de Freddy 1-03 : La Rage de vaincre – Mick Garris

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Freddy’s Nightmares. Saison 1, épisode 03
Killer Instinct. 1988

Origine : États-Unis 
Genre : Horreur 
Réalisation : Mick Garris 
Avec : Robert Englund, Lori Petty, Yvette Nipar, Kane Picoy…

Longtemps avant qu’il ne soit devenu un “master of horror”, avant même qu’il n’ait commencé à frayer régulièrement avec Stephen King, Mick Garris était déjà un ponte de l’horreur sur petit écran. Il n’est du reste jamais devenu autre chose, ses principales œuvres (à l’exception peut-être de La Nuit déchirée, sur un scénario de King, et de Critters 2) étant toutes des téléfilms ou des direct-to-video : Psychose 4, Le Fléau, The Shining, Désolation… Et puis il y a bien entendu ses participations aux séries télévisées. Il travailla ainsi pour quelques unes des séries fantastiques les mieux cotées de leur époque : Amazing Stories, Les Contes de la Crypte, Masters of horror (qu’il créa lui-même). Et puis Les Cauchemars de Freddy.

Son épisode nous narre l’histoire de Chris, la fille d’une championne d’athlétisme récemment décédée. Elle aussi fait de l’athlétisme, mais depuis la mort de sa mère, ses résultats sont en deçà des espérances de sa coach. Nickie, sa rivale, se permet même de se foutre de sa gueule. Mais cela va changer le jour où la coach offrira à Chris un porte-bonheur ayant appartenu à sa mère. Cet objet va permettre à Chris de réaliser ses désirs de victoire et de vengeance…

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C’est du moins ainsi que démarrera l’épisode, avant de changer d’orientation après vingt minutes, comme le feront plusieurs autres épisodes de la série. On serait pourtant tentés de croire que cette rupture ne fut pas dictée par les codes de la série, mais bien par une soudaine prise de conscience de Mick Garris, qui au vu des rushs de son épisode a très bien pu se rendre compte de l’insipidité de son histoire, plus proche d’une quelconque série type Sauvés par le gong que de ce qu’on pouvait attendre de la série télévisée de Freddy. Non pas que cette première partie d’épisode ne recèle aucune trace d’horreur, non, puisqu’on peut y voir un gros cuisinier libidineux se couper les doigts dans un hachoir à viande ou encore Chris se faire décapiter par le fil marquant la ligne d’arrivée de sa course (l’arrêt de la série au bout de deux saisons fut d’ailleurs dû en partie à sa trop grande violence). Mais les personnages en eux-mêmes, leurs relations et même toute la motivation de la vengeance de Chris repose sur les immuables ingrédients de la vie lycéenne américaine. La vilaine Nickie se moque ainsi de la fragile Chris, cherchant même à lui piquer son copain David tout en mentant honteusement à son propre copain Jay, véritable dindon de la farce qui ne comprend rien et duquel le réalisateur se contrefout. Au niveau sportif, les difficultés d’ordre privé de la pauvre Chris font qu’elle n’est plus au niveau, elle qui aurait aimé faire honneur à la mémoire de sa mère en devenant une championne. Mais la coach bien intentionnée va la remotiver et bla bla bla… Bien qu’il ne dure qu’une vingtaine de minutes à peine, ce début d’épisode semble s’éterniser, avec son rythme inexistant, ses acteurs atroces, ses séquences imposées (l’incontournable prise de tête dans les vestiaires du gymnase !). Ses quelques moments horrifiques sont dus au pendentif porte bonheur, qui permet à Chris d’imaginer ses vengeances : le cuisinier qui coupe ses doigts et le professeur sévère qui s’étrangle avec du coton, matière sur laquelle portait justement son cours. Ces séquences sont généralement initiées par une vision kaléidoscopique du plus mauvais effet, qui nous indique tout de suite que l’on s’apprête à voir une hallucination. Ce processus durera jusqu’à ce que Nicki pique le pendentif à Chris, l’imaginant se faire décapiter en gagnant une course.
C’est là que l’épisode basculera vers sa seconde partie, un peu meilleure mais loin d’être bonne. Nickie sera dès lors hantée par des hallucinations macabres qui la pousseront vers la folie, sous l’oeil rancunier de David, incité à la méchanceté par le fantôme de sa copine Chris. Au moins avec cette seconde partie, Mick Garris délaisse quelque peu les thèmes adolescents pour se concentrer sur le fantastique. Bien sûr, il subsiste un côté moralisateur, avec la méchante de service qui paye pour ses erreurs, mais dans l’ensemble nous nous rapprocherons davantage de ce que doit être la série télévisée de Freddy, grâce aux hallucinations et aux cauchemars dans lesquels Nickie voit Chris revenir pour la tourmenter. Un peu comme le ferait Freddy, et d’ailleurs il est permis de penser que le fantôme de Chris n’est autre que Freddy lui-même, puisque la voix de la jeune zombie fantôme est (de temps en temps) celle de Freddy. Celui-ci fait par ailleurs office de guignol venant de temps à autre interrompre le spectacle pour placer un bon mot généralement mauvais, à l’image de l’ensemble.

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