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Histoires fantastiques 1-08 : Mister Magic – Donald Petrie

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Amazing stories. Saison 1, épisode 08 Mr Magic. 1985.

Origine : États-Unis
Genre : Fantastique
Réalisation : Donald Petrie
Avec : Sid Caesar, Leo Rossi, Larry Gelman, Julius Harris…

Lou Bundles exerce le métier d’illusionniste depuis des décennies, avec un certain succès selon ses dires. Aujourd’hui, il n’en est qu’un parmi tant d’autres, salarié du palais de la magie, un café-théâtre dans lequel il officie cinq soirs par semaine. Depuis quelques soirs, les choses ne se passent plus aussi bien qu’avant. Mal assurés, ses tours tournent à l’échec, entraînant plus de moqueries que d’admiration. Coup de grâce, son patron évoque la fin de sa carrière. Mais alors qu’il se trouve au fond du trou, la découverte d’un vieux jeu de cartes lui offre l’occasion de renouer avec le succès.

A la vision de cet épisode, j’en suis arrivé à douter de mon endurance. Parviendrais-je au terme de cette première saison si dès le huitième épisode la lassitude me guette ? Pourtant, j’y allais confiant puisque selon un théorème personnel, la série déploie des épisodes intéressants une fois sur deux, et plus précisément tous les épisodes pairs. Or là, rien à faire. Le ton hypocritement gentillet de ce Mister Magic a eu raison de mon piètre théorème, m’amenant à redouter la suite de la série, malgré certains noms prestigieux ou intrigants derrière la caméra (Bob Clark, Clint Eastwood, Martin Scorsese,…). Mais après tout, personne ne m’ayant mis un couteau sous la gorge pour me forcer à rédiger ces textes, j’en reste là de mes jérémiades pour me confronter enfin au sujet.

A l’instar de L’Incroyable vision, Mister Magic débute dans un cabaret. Mais il s’agit bien là du seul point qui puisse les rapprocher puisque pour le reste, leur réalisateur respectif opte pour une tonalité radicalement différente. Au climat oppressant du premier, Donald Petrie (futur réalisateur de Richie Rich avec Macaulay Culkin et Miss détective avec Sandra Bullock. Que du lourd !) oppose une atmosphère plus feutrée, presque douillette. Il s’agit pour cet épisode d’accompagner Lou Bundles jusqu’à l’acceptation du temps qui passe, lui qui refuse d’admettre que ses plus belles années sont désormais révolues. Et au-delà de ça, il s’agit bien évidemment de l’amener à accepter sa mort prochaine puisque renoncer à la magie, sa seule raison d’être, c’est un peu comme baisser les armes devant la grande faucheuse. Ou en tout cas lui préparer promptement le terrain. C’est peut-être mon mauvais fond qui s’exprime mais je ne peux m’empêcher de trouver la tonalité de cet épisode un brin faux-cul avec ce “Goodbye” qui, bien qu’auréolé de magie, s’apparente ni plus ni moins qu’à un adieu. Il y a un petit côté “place aux jeunes !” qui laisse songeur.

De fait, l’argument fantastique consiste en un miroir aux alouettes amenant Lou Bundles à croire en de nouveaux jour de gloire alors qu’il n’est question que d’un ultime baroud d’honneur. D’ailleurs, avant que cet élément n’entre en scène, le récit semblait plutôt bifurquer vers une réhabilitation par le rire, dans la lignée du Magic de Richard Attenborough. Or il ne s’agit là que d’un leurre de plus, ladite scène s’évertuant à accentuer notre empathie pour le pauvre Lou. Concentré sur ses tours, ce dernier ne se rend pas compte que le public rigole à ses dépends et non avec lui. Dans ce contexte, la révélation du caractère magique de son nouveau jeu de cartes sonne comme une douce revanche prise sur ses contempteurs, et un excellent procédé pour que les téléspectateurs les plus réceptifs s’émerveillent à bon compte, soulagés par ce miracle rédempteur. Et tout l’épisode oscille ainsi entre mélancolie et merveilleux, parfois touchant grâce au jeu très juste de Sid Caesar (Lou Bundles) mais le plus souvent agaçant par cette volonté d’embellir coûte que coûte le crépuscule d’un homme. A l’instar du Train fantôme, on retrouve ici cette même façon de masquer les choses tristes par de la poudre aux yeux, de taire le côté inéluctable de la vie. Certes, le fantastique nous offre l’avantage de nous évader du quotidien mais lorsque c’est fait avec une telle niaiserie, c’en est presque à donner des hauts le cœur…

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