CinémaHorreur

Vendredi 13 chapitre 2 : Le Tueur du vendredi – Steve Miner

vendredi13-2-affiche

Friday the 13th – Part II. 1981

Origine : États-Unis
Genre : Horreur
Réalisation : Steve Miner
Avec : Amy Steel, John Furey, Adrienne King, Warrington Gilette…

Unique rescapée du massacre de Crystal Lake, Alice demeure hantée par ces horribles événements. Un habile coup de poinçon asséné par un homme au visage masqué la libère définitivement de ses tourments. Ce mystérieux assassin n’est autre que Jason, revenu d’entre les morts pour venger sa mère (c’est de famille !). Alors que le film aurait pu en rester là, d’autres moniteurs investissent le camp voisin de celui de Crystal Lake, désormais interdit au public. Une présence jugée inconvenant par Jason, qui s’empresse de les décimer un à un, voire deux d’un coup lorsqu’il est en forme.

Lorsque Sean Cunningham réalise Vendredi 13 en 1980, il ignore que son film va donner naissance à l’une des plus grandes figures du cinéma fantastique moderne, Jason Voorhees. Et pour cause, puisque au sein de son récit, Jason ne sert que de justification aux nombreux meurtres auxquels nous assistons. Le véritable assassin n’est autre que sa maman (Oh, ça va ! Ne faites pas comme si vous ne le saviez pas !), aux violentes aspirations vengeresses. L’identité du tueur, révélée qu’à la toute fin de l’intrigue, en avait étonné plus d’un à l’époque. Une option surprenante de laquelle les chapitres suivants choisiront de s’éloigner, confirmant ainsi Vendredi 13 dans sa singularité. Mme Voorhees ne reviendra pas d’entre les morts, sans doute parce qu’une femme dont on connaît les traits en tant que croquemitaine ne fait pas très sérieux face à la concurrence. Il revient donc à son propre fils de reprendre le flambeau.

Curiosité de l’histoire, le pauvre gosse mort prématurément est devenu un mythe sans même avoir eu à lever le petit doigt. Ses mésaventures servent de terreau idéal aux histoires que l’on se raconte pour se faire peur le soir autour d’un feu de camp. Sur un strict plan cinématographique, sa légende s’écrit sous nos yeux. Et l’écriture paraît particulièrement hésitante. Pour ses premiers méfaits, on sent que Jason se cherche. Son allure vestimentaire n’est pas encore bien définie, celui-ci arborant une chemise de bûcheron et un peu seyant sac sur la tête, à mi-chemin entre l’émule du Ku Klux Klan et l’épouvantail, l’un des ennemis de Batman. Son attitude envers ses proies n’est pas non plus toujours réfléchie. On le sait, sous l’aspect d’un costaud bonhomme, se cache en fait un garçonnet. C’est donc en conséquence qu’il agit, jouant par exemple à “Qui c’est ?” avec un homme un peu trop curieux. Ce dernier n’ayant pas trouvé la bonne réponse, il se fait éliminer de façon radicale. Puis à la fin, il joue carrément à “chat” avec l’héroïne. Dans ce deuxième opus,  Jason n’est pas encore cet être insensible et increvable qu’il tend à devenir tout au long de la saga. Le bon vieux coup de pied dans les parties reste efficace, et l’héroïne peut aisément jouer sur la fibre émotionnelle en tentant de singer la mère du tueur. D’ailleurs tout ceci soulève une interrogation. Et si, finalement, Jason n’était pas mort noyé ? Il a très bien pu être tiré d’affaire, un peu tard, certes, ce qui expliquerait qu’il ait été donné pour mort. Il en a résulté de profondes séquelles, le rendant proche du légume, mais au moins a t-il survécu. Cela expliquerait alors que nos joyeux lurons aient affaire à un solide gaillard, et non pas à un enfant. En outre, cela justifierait en partie sa grande maladresse.

A la vision de ce deuxième chapitre, on peut s’interroger sur les raisons d’un tel engouement. Visiblement, il importait davantage de réaliser une suite dans un laps de temps très court pour occuper le terrain, plutôt que de chercher à faire véritablement efficace. A l’instar de Jason Voorhees, Steve Miner débute dans le genre, lui aussi. Il se contente donc d’empiler les meurtres, certes avec une belle énergie, mais sans inventivité. Si le film parvient à faire peur, c’est plus lié à de vieux stratagèmes (jaillissement d’un animal) qu’à une atmosphère particulièrement travaillée. Le Tueur du vendredi ne fait pas partie de ces films qui vous hantent longtemps après leur vision. On peut y prendre un plaisir immédiat, guère plus. Quant à Jason Voorhees lui-même, son allure de bûcheron mal dégrossi le rend plus ridicule qu’effrayant. Qu’il fusse appelé à revenir pour de nouvelles aventures n’a de cesse de laisser rêveur tant son potentiel était loin d’être flagrant à l’aune de sa première apparition. Il faut croire qu’il était plus simple d’exploiter un personnage déjà existant plutôt que d’en créer un nouveau. Affaire à suivre…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.