CinémaHorreur

Les Rongeurs de l’apocalypse – William F. Claxton

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Night of the lepus. 1972

Origine : Etats-Unis 
Genre : Science-fiction 
Réalisation : William F. Claxton 
Avec : Stuart Whitman, Janet Leigh, Rory Calhoun, DeForest Kelley…

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Vraiment un étrange film que celui-ci. Les Rongeurs de l’Apocalypse se paie le luxe d’un casting assez haut de gamme. Stuart Whitman, célèbre dans les années 60 (donc peu de temps avant la réalisation de celui-ci), Rory Calhoun, apparu dans Rivière Sans Retour en compagnie de Marilyn Monroe et dans Comment épouser un millionnaire (avec la même Marilyn ainsi que Loren Bacall), DeForest Kelley, dont on me signale qu’il serait le McCoy de la série Star Trek originale, et enfin Janet Leigh, incontournable depuis sa prestation dans le Psychose d’Alfred Hitchcock… Tout ce petit monde dans un film distribué par la prestigieuse Metro Goldwyn Mayer. Et tout cela pour quoi ? Pour une histoire d’animaux géants et malfaisants. Et pas n’importe lesquels, puisque ici ce sont des lapins ! Parodie ? Tentative de diaboliser une créature généralement perçue comme innocente ? Rien de tout cela. Juste une série B classique. Classique car très proche de ce qui se faisait dans les années 50, la couleur en plus. Rien ne manque à l’appel : la petite ville de l’ouest américain, les expérimentations scientifiques qui tournent mal et transforment les animaux en monstres, l’intervention des scientifiques, de la police locale et des plus courageux citoyens… De ce côté là, c’est du mille fois vu, en mieux et en moins rébarbatif (car le film devient un peu longuet après trois quart d’heure).

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Mais ce qui fait des Rongeurs de l’apocalypse un film définitivement “autre”, ce sont les lapins. Ces rongeurs qui transforment un banal film de science-fiction uniquement remarquable par son casting en un monument de zèderie. Car si l’idée même des lapins tueurs géants semble à première vue ridicule, elle devient carrément consternante à l’écran. Car de lapin géant, il n’y en a pas. Tous les effets spéciaux sont basés sur les perspectives, mais jamais celles-ci ne sont assez convenablement retranscrites pour faire croire une seconde en l’histoire du film. Pour le coup, les lapins sont de vrais lapins, et hormis quelques bonshommes en costumes poilus lors des rares scènes de corps à corps entre un rongeur et un humain, quasiment toutes les scènes nous présentant les monstres géants sont filmées au ras du sol, en contre-plongée, et en gros plan sur le faciès des bestioles. Un peu hâtif, le réalisateur William F. Claxton semble avoir pensé que si tout le cadre était occupé par un ou plusieurs lapins, alors ceux-ci sembleraient d’une taille démesurée. Et bien non, monsieur. Par contre, cela ferait très bien dans un reportage animalier (d’où semblent d’ailleurs avoir été tirées plusieurs scènes du film). Prêtant déjà à rire, ce procédé foireux achève le spectateur en présentant à plusieurs reprises un menaçant lapin sortant ses incisives dans un air de défi. Consternant. Drôle, mais consternant. A côté, même les scènes de maquettes, plus classiques, et les scènes de bonshommes en costumes paraissent fades. Les acteurs renommés, s’ils ne peuvent rien faire pour relever un scénario à la base bien plat, finissent eux-mêmes terrassés par les lapins : sans aucun entrain, ils expédient les scènes sans grande conviction. Du coup, le rythme en pâtit tout autant : aux envoûtantes scènes de lapin succèdent des scènes d’une platitude sans nom. D’où l’ennui, que ne parviennent à sauver ni la louable présence de gore (relatif), ni un monteur un peu pompette, qui n’a pas hésité à en faire des tonnes pour la première scène dévoilant les rongeurs géants, et qui a fait un peu n’importe quoi dans le dénouement.

Marrant, ennuyeux, stupéfiant, consternant, tout cela à la fois, Les Rongeurs de l’apocalypse est un film vraiment étrange. Pour le principe (et parce qu’il est annonciateur d’une certaine scène de Sacré Graal des Monty Python), on en donnera un avis positif, mais il reste tout de même bien difficile de se forger un avis.

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