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Les Naufragés de l’espace – John Sturges

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Marooned. 1969

Origine : États-Unis
Genre : Science-fiction dramatique
Réalisation : John Sturges
Avec : Gregory Peck, Richard Crenna, Gene Hackman, David Janssen…

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Jim Pruett, Buzz Lloyd et Clayton Stone, trois astronautes, partent pour une longue mission de 7 mois à bord de la navette Ironman 1. Du fait de leur trop grande épuisement, la mission est écourtée au bout de 5 mois. Leur retour anticipé connait quelques problèmes. Il se pourrait bien qu’ils ne puissent plus regagner la planète Terre.

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, Américains et Soviétiques nourrissent la même ambition, hisser leur nation respective au firmament. Et pour se faire, rien de mieux que de se lancer à la conquête de l’espace. Dans cette course effrénée aux étoiles, les deux nations se rendent coups pour coups, avec toutefois un très net avantage des Soviétiques sur les Américains (Spoutnik, premier satellite artificiel et Laika, premier être vivant dans l’espace en 1957 ; Iouri Gagarine, premier homme dans l’espace en 1961) jusqu’au milieu des années 60. Le succès de la mission Apollo 11 le 20 juillet 1969 sonne le glas des espoirs soviétiques dans ce domaine, et redonne la suprématie aux Américains.

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Dans Les Naufragés de l’espace, la conquête de la lune n’est plus au cœur des obsessions. Les sept mois que les trois astronautes doivent passer dans une station orbitale ont pour but de préparer les prochaines échéances, des vols habités vers Mars, voire même plus loin. John Sturges ne s’attarde pas sur la mission en elle-même, qu’il expédie en à peine 20 minutes. Le cœur du récit est bien évidemment le problème technique survenu sur Ironman 1, contrariant le retour des trois astronautes, et la tentative de sauvetage des trois hommes via une autre navette. Car si l’avarie de Ironman 1 annonce celle, bien réelle cette fois, de Apollo 13, sa résolution n’est pas la même. Une fois l’avarie connue, le film délaisse la simple anticipation des débuts pour entrer de plain-pied dans la science-fiction. Les trois malheureux astronautes sont condamnés à l’inaction, sous peine de voir leur réserve en oxygène s’amenuiser trop rapidement. Ils n’ont pas leur destin entre leurs mains, celui-ci dépendant des hommes au sol. Pour Charles Keith, patron de l’organisme à l’origine de la mission, leur destin ne fait plus aucun doute, la mort se trouve au terme de l’aventure. Matériellement parlant, il est impossible d’affréter une nouvelle navette en à peine 48 heures, temps qu’il reste en oxygène aux trois hommes. Gregory Peck prête sa stature et son autorité naturelle à ce personnage impassible, un peu brusque et néanmoins persuasif. Le président des États-Unis en personne se rallie à ses conclusions. Toutefois, il enjoint Charles Keith à lancer le programme de sauvetage pour que l’opinion ne puisse pas se retourner contre lui, et ainsi mettre à mal les prochaines missions spatiales. Charles Keith tente donc l’impossible, à contre cœur, convaincu que, tout dramatique qu’il soit, ce genre d’incident fait partie du métier et que les astronautes en ont conscience. Et le film d’osciller en permanence entre la navette Ironman 1 et les préparatifs au sol de la mission de sauvetage. Sur Terre, c’est l’effervescence. Dans l’espace, la passivité -forcée- prend le dessus. Non sans mal pour Buzz Lloyd, qui se sent coupable de ce qui arrive et qui s’agite de trop. Interprété par Gene Hackman, acteur des plus physiques, on ne s’étonne pas que cela soit sur lui que l’attente pèse le plus.
John Sturges mène sa barque avec le sérieux d’un Pape, nous ménageant quelques scènes à l’émotion appuyée lors des conversations, isolées, entre les astronautes et leur épouse respective. C’est d’autant plus dommage que jusqu’alors, les épouses avaient fait montre d’un calme olympien, aguerries à ces longues attentes. Une indifférence de façade mue par leur connaissance du milieu et leur confiance aveugle aux hommes impliqués dans le projet. Si John Sturges ne nous épargne pas les larmes faciles, au moins nous fait-il grâce du point de vue de la population. Nous ne voyons aucun Américain trépignant d’impatience devant son écran de télévision. D’ailleurs, nous ne sortons pas du cadre de la base de lancement, les seules personnes étrangères à la mission étant les journalistes.

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Les Naufragés de l’espace souffre principalement de sa trop longue durée. Si la navette de sauvetage a pu être préparée en un temps record, le sauvetage en lui-même s’avère interminable. Pour ajouter au suspense, John Sturges a recours à un cyclone qui retarde le lancement de la deuxième navette. Par un effet domino, ce retard amène à se poser une douloureuse question : Vaut-il mieux ramener deux astronautes vivants ou trois astronautes morts ? La résolution de cette question donne l’occasion de nous infliger un acte d’héroïsme dont les Américains raffolent, et qui met à mal notre patience, déjà bien entamée. Petite curiosité toutefois, la présence d’un cosmonaute dans les derniers instants du film, dont l’action s’avérera bénéfique pour ses homologues américains. En pleine guerre froide, voilà une initiative qui fait chaud au cœur.

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