CinémaDrameFantastique

Le Survivant – Boris Sagal

The Omega Man. 1971.

Origine : États-Unis
Genre : Fantastique
Réalisation : Boris Sagal
Avec : Charlton Heston, Anthony Zerbe, Rosalind Cash, Paul Koslo…

Le docteur Neville est le seul survivant d’une guerre biologique qui toucha le monde entier. Grâce à l’unique vaccin qu’il avait mis au point et qu’il réussit à s’injecter, il survécut à la maladie.
Pourtant, Neville n’est pas vraiment seul. Toutes les nuits, un groupe d’humains surnommé « la famille » vient devant chez lui et tente de le tuer. « La famille » s’apparente à une secte, ce sont des survivants du fléau, mais ils sont touchés par la maladie, ils craignent le soleil et se considèrent comme des élus. Neville est le dernier représentant de ces hommes qui ont contribué à éradiquer tous les êtres humains de la surface du globe, il doit donc mourir.

Le Survivant est une adaptation très libre du roman de Richard Matheson intitulé Je suis une légende.
De l’adaptation, il ne reste pas grand-chose pour tout dire. Je ne suis personnellement pas regardant là-dessus, je crois qu’on peut faire un très bon film en s’inspirant d’une œuvre tout en la trahissant. Là, Boris Sagal, le réalisateur, trahit l’œuvre originale pour y apporter un nouveau discours. Cette même approche a été faite pour le Je suis une légende avec Will Smith. Le propos de Sagal est de critiquer la science, et surtout de cette science qui va jusqu’à créer des armes pouvant anéantir toute l’humanité. Bien qu’un brin naïf, le discours n’est pas complètement inintéressant.
Tourné en 1971, Le Survivant tente peut-être de critiquer l’attitude des pays en guerre de l’époque. Pourtant, avec ce film apocalyptique, Sagal réussit à éviter tout manichéisme. Si la science c’est mal pour les technophobes que sont les membres de « la famille », c’est la science qui offre un espoir à toute l’humanité.

Charlton Heston campe donc Robert Neville, docteur, qui passe ses journées à chercher les membres de « la famille » pour en finir. Pourtant, ses recherches sont infructueuses, il semble que Neville s’amuse d’avoir ces gens venant lui rendre visite tous les soirs, il ne se sent pas en danger, il les voit plutôt comme une raison à sa nouvelle vie.

Le film tente donc de mettre en scène un homme qui continue à survivre dans un monde où plus rien n’a survécu… jusqu’au jour où il découvre qu’il y a d’autres survivants. Si jusqu’à présent le film restait pas trop mal foutu, voilà qu’on sombre dans le mélo débile. Le point le plus grave reste le casting. Si Heston a su dans ses films s’en sortir plus que grandi, dans celui-ci, on se demande bien où est passé son charisme et son jeu d’acteur. Toujours à la limite de surjouer quand il ne dépasse pas ladite limite, il est très loin de réussir à retranscrire l’ensemble des émotions qu’un homme dans sa posture devrait ressentir. Il est seul, et pourtant, on ne ressent rien de sa solitude. Pour tout dire, on s’en fout un peu, ça nous glisse dessus et son sort ne nous intéresse pas plus que ça. La rencontre avec des survivants ne va pas arranger les choses. Rosalind Cash y est ridicule, surjouant constamment, ne réussissant jamais à trouver le ton juste. Reste Anthony Zerbe, le chef de « la famille », un peu mieux mais ce n’est toujours pas ça.

En fait, le gros problème du film, c’est son scénario. L’histoire y est traitée à la va-vite, comme si même le réal et les acteurs n’y croyaient pas ! Et ça, pour ne pas y croire, on n’y croit pas ! C’est tout simplement ridicule ! L’idée de cette secte technophobe ne rend pas du tout grâce à l’œuvre originale. Car adapter c’est quand même ne pas faire avec le support premier n’importe quoi ! Là où Will Smith réussira à nous faire un Neville terriblement seul et constamment en danger, Heston ne nous touche pas, jamais !
Le déroulement du film est d’ailleurs très mauvais ! Aucune intensité, une volonté de flirter avec le second degré qui, quand on prétend faire un film très sombre, est dérisoire ! Et pire, la figure christique de la fin est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Heston qui donne son sang pour sauver l’humanité, très peu pour moi (vous allez me dire, Smith fait pareil, et je vous dirais que ce n’est pas vrai parce qu’il donne le sang du mutant et qu’il ne finit pas crucifié).

A dire vrai, tout est à jeter dans ce film. L’histoire, les acteurs, le montage, la réalisation avec toujours un train de retard (merde, c’est quoi cette poursuite en moto ?, aucune intensité ! Rien !), le discours en lui-même, certes pas manichéen mais d’une naïveté sans faille, et surtout cette idée de secte qui cherche à tuer Neville sans utiliser la moindre technologie, c’est pour cela qu’ils ont comme armes des lances par exemple…
Bref, passez votre chemin, il n’y a rien de bon là-dedans ! Même les fans de Charlton Heston seront déçus de la pitoyable performance de l’acteur (Et puis c’est marrant de voir Charlton Heston dans un film qui critique les armes à feu !!!).

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