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Last Action Hero – John McTiernan

lastactionhero

Last Action Hero. 1993

Origine : États-Unis 
Genre : Action 
Réalisation : John McTiernan 
Avec : Arnold Schwarzenegger, F. Murray Abraham, Austin O’Brien, Charles Dance…

Danny Madigan, jeune cinéphile des quartiers pauvres de New York, se voit remettre un ticket de cinéma magique qui va lui permettre de traverser l’écran de cinéma pour rejoindre son héros favori, Jack Slater, un flic gros bras en lutte contre des vilains trafiquants de drogue et personnage principal d’une série de films d’action plein d’explosions. Plongé dans un monde cinématographique, Danny vivra des aventures trépidantes (du moins à son goût) tout en tentant de démontrer à Jack que tout ceci n’est que du cinéma.

Bon sang, qu’est ce que c’est nul… Le film s’articule en deux parties : l’une où l’inhabituel tandem de héros se trouve dans le monde cinématographique, et une autre où il se trouve dans la réalité. Mais les deux parties visent le même objectif : souligner d’une façon parodique les codes des films d’action à gros budget. Est-ce par cynisme ou par hommage au genre ? A la vue de la filmographie de John McTiernan, et principalement de ses deux Die Hard, on serait tentés de dire qu’il désire avant tout souligner les défauts du cinéma d’action de cette époque. Oui mais voilà : quoi qu’il fasse, ce qu’il montre n’est absolument pas drôle, ni plaisant, ni rien de positif. Les codes du genre abordé ici (ses défauts), tels que les explosions à outrance, les incohérences scénaristiques ou les stéréotypes en tous genres sont mis en évidence par deux éléments, histoire de ne pas perdre le spectateur en route : déjà leur exagération et ensuite par cet insupportable moutard qu’est Danny, qui pour résumer passe en gros le plus clair de son temps à dire à Jack Slater que “Eh mais ça ça se peut pas dans la vraie vie !“, tentant ainsi de prouver que le monde de Jack Slater est un monde fictif. Une heure vingt durant, le film se déroulera comme un film d’action classique, avec donc une soi-disant parodie de tout ce qui peut être rédhibitoire dans le cinéma d’action. Sauf qu’à force d’insister sans arrêt sur la même chose, le film, déjà pas drôle, tourne en rond et finit par devenir ce qu’il condamne : un truc débile.

Et une fois cette première partie passée, une fois que le pire duo de flics imaginable (je rappelle qu’on se traine quand même un duo entre un flic gros bras volontairement stéréotypé et un moutard astucieux atroce) repasse dans la réalité, et bien c’est à peu près la même chose, mais cette fois traitée de façon “tu vois, je t’avais bien dit que dans la réalité, ça se peut pas”). Ca ne change rien, c’est toujours aussi axé sur l’action débile, c’est toujours aussi peu drôle. Et puis il y aura bien sûr une mise en abîme, lorsque Jack Slater croisera son interprète, le véritable Arnold Schwarzenegger, ce qui apportera l’inévitable auto-dérision de la part d’un Schwarzy qui en fait se fait des reproches à lui-même. Guère brillant, mais c’est encore la meilleure chose à tirer de ce film qui s’achèvera dans un premier degré qui finira par complètement saborder le propos parodique du film pour le faire plonger dans le consensualisme le plus niais. En passant, McTiernan sera également passé à côté d’une belle opportunité d’insuffler un peu de folie à son film en utilisant le fameux ticket magique pour faire débarquer dans notre monde plusieurs sortes de personnages cinématographiques de divers horizons, qui, assemblés, auraient certainement rendu l’ensemble un peu plus réjouissant. A vrai dire, cette idée est bien présente dans le film… mais se limite à une exception près (et encore, mal utilisée) à de vaines paroles.

Bref, dans le genre parodique, on préférera nettement la tentative de Stallone, Demolition Man, certes assez lourde mais néanmoins regardable. Dans le genre mise en abîme entre réalité et fiction, dans un genre différent, le pourtant bancal Freddy sort de la nuit s’en tirera également un peu mieux. Sans compter que pour apprécier l’aspect cinéphilique (hum…) de Last Action Hero, il faut d’une part s’identifier au gamin héros du film, chose déjà pas gagnée, et d’autre part être un minimum réceptif au genre abordé (ici l’action). Ce qui n’est pas mon cas. Ce film est décidément bien mauvais…

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