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L’Infirmière de l’hosto du régiment – Mariano Laurenti

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L’Infermiera nella corsia dei militari. 1979

Origine : Italie 
Genre : Comédie sexy 
Réalisation : Mariano Laurenti 
Avec : Nadia Cassini, Lino Banfi, Alvaro Vitali, Nieves Navarro…

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Afin de récupérer des tableaux de grande valeur cachés dans un asile, le patron d’une boîte de nuit fait passer sa danseuse vedette Grazia (Nadia Cassini) pour une nouvelle infirmière. A charge pour elle de retrouver les peintures au milieu d’une horde de cinglés et d’un médecin au bout du rouleau.

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Mais il ne faut pas trop se fier à cette histoire qui n’est en réalité que la fine colonne vertébrale d’un film gras, dans lequel chaque personnage ou presque a droit à sa propre mini-histoire dont l’importance varie de façon presque hiérarchique. Au sommet de cette pyramide de personnages nous trouvons ici Nadia Cassini, l’une des plus prolifiques muses des comédies sexy italiennes en compagnie d’Edwige Fenech, Gloria Guida, Anna Maria Rizzoli et une paire d’autres (ce qui n’empêche pas que le nombre d’actrices à s’y être aventurées soit assez pléthorique). Le spectateur averti trouvera vite sa favorite, qui pour ma part demeure la charismatique Edwige Fenech, dont le physique est bien plus singulier qu’une Nadia Cassini valant avant tout pour ses longues, très longues gambettes. Les personnages de doctoresses, d’infirmières, de profs, de fliquettes ou de lycéennes peuvent susciter des sentiments divers auprès de leurs camarades masculins, mais elles sont en tout cas toujours les pivots de ces films articulés en fonction du charme de ces dames, qu’elles soient assez prudes ou qu’elles usent de leurs atouts pour parvenir à leurs fins. Si les actrices varient, leurs rôles sont en tout cas interchangeables. L’infirmière Grazia n’échappe pas à la règle : compte tenu de son ambition (retrouver les tableaux), elle doit à la fois gagner la confiance de son chef en jouant sur ses pulsions tout en sachant calmer ses ardeurs lorsqu’elle a finalement obtenu ce dont elle a besoin. Nadia Cassini se dévoile juste ce qu’il faut pour émousser le docteur La Russa, ce qui aboutit à un érotisme très soft, largement plus porté sur l’aspect suggestif d’un bikini (un exemple parmi tant d’autres) que sur la nudité frontale et agressive. Ce qui nous amène au deuxième échelon de personnages : le fameux docteur incarné avec toute la frénésie habituelle de Lino Banfi. Rendu fou par son métier (pour donner leur pilule aux patients frappadingues, il doit se déguiser en fonction de leur folie respective !) et par sa femme qui ne sort de sa frigidité que lorsqu’il se retrouve coincé quelque part (dans l’ascenseur, chez le voisin…), ce qui lui vaut d’être cocufié sans le savoir par le livreur, il voit en Grazia l’incarnation de la tranquillité et du plaisir… Mais étant avec lui d’une nature lunatique, l’infirmière le pousse encore un peu plus vers la folie. Banfi fait son numéro habituel d’allumé à qui il n’arrive que des ennuis, le film comportant son lot de chutes, de coups, de seaux qui traînent dans les couloirs et de femmes qui changent d’avis au dernier moment. Pauvre docteur La Russa, dont le collègue bien plus sérieux ne sait même pas profiter de sa chance, engueulant son infirmière lorsque celle-ci se ballade les fesses à l’air dans les couloirs. Au niveau inférieur à Lino Banfi se trouve sa femme Veronica, poussée dans les bras du livreur joué par Lucio Montanaro puis du peintre cinglé campé par Alvaro Vitali. Pour pallier à la relative pudeur de Nadia Cassini, Nieves Navarro vient apporter un érotisme cru voire paillard, ce qui surprend pour une actrice qui il n’y a pas si longtemps était une distinguée héroïne de giallo. La pauvre connaît une fin de carrière difficile. Une dizaine d’années de plus au compteur que Nadia Cassini (et que les têtes d’affiches des sexy comédies), envoyée dans les pattes d’acteurs fort peu charmants qui jouent habituellement les puceaux et incroyablement peu mise en valeur par un réalisateur qui n’a d’yeux que pour la Cassini, elle ferait presque pitié lorsqu’elle déclare impassible à son mari qui la besogne que “ce va et vient me rend nerveuse.” Elle se retrouve au niveau d’Alvaro Vitali, lequel obtient enfin ce qu’il souhaite, ce qui le rend étonnement sobre (à part lorsqu’il prétend chasser un moustique pour foutre des baffes à tout le monde). Derrière eux, c’est la lie du film, le bas fond de l’asile tenu par le docteur La Russa. Tous ces cinglés qui se prennent pour Napoléon, pour Rommel, pour un fasciste mussolinien, pour un explorateur, pour un joueur de clairon… C’est aussi le fond du fond de l’humour : des allées et venues constantes dans les couloirs, entre les chambres. Ca beugle, ça court, ça invente n’importe quoi, l’asile devient vraiment une maison de fous. Quelques autres personnages secondaires (ou plutôt tertiaires) achèvent la galerie : un concierge qui répète à qui veut l’entendre qu’il n’est pas un cinglé, une bonne soeur qui a mainte fois l’occasion de s’offusquer…

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Forcément, lorsque tous ces personnages se rencontrent, cela fait du grabuge. C’est un véritable capharnaüm où tout est bon pour un nouveau gag. Il y a du jeu de mot miteux (tu viens de Parme, donc tu es à l’heure… parce que “Parme à l’heure !”), du quiproquo vaudevillesque, du numéro musical disco, de la course poursuite automobile sur 10 mètres, des scènes en accéléré comme chez Benny Hill, des pistolets à eau, des moutons confondus avec l’armée autrichienne, des pièges à la Bib-Bip et vil coyote… Bref, du bon et du moins bon. Tout ça ne restera tout de même pas dans les anales de la sexy comédie.

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