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Karaté Kid – Harald Zwart

karatekid2010

The Karate Kid. 2010

Origine : États-Unis 
Genre : Arts martiaux pour enfants 
Réalisation : Harald Zwart 
Avec : Jaden Smith, Jackie Chan, Taraji P. Henson, Wen Wen Han…

arrière à Pékin. Orphelin de père, le petit Dre voit d’un mauvais œil de quitter les repères qui lui restent pour aller découvrir un autre pays, une autre culture.
Son acclimatation est difficile. Très vite, il se fait prendre en grippe par un groupe de jeunes chinois qui n’acceptent pas que Dre s’approche d’une de leur camarade. Il se fait alors rosser par un champion de kung-fu qui n’hésite pas à le frapper violemment.
Dre, dépité, découvre que ces garçons partagent la même école que lui. Ces derniers n’hésitent pas à le menacer si bien que Dre ne cesse d’être effrayé.
C’est alors que Monsieur Han, concierge de l’immeuble des Parker, intervient lors d’une altercation, sauvant Dre d’une énorme correction. Ne pouvant se protéger, Dre demande à Monsieur Han de l’entraîner au kung-fu. Dre devra alors affronter ses adversaires lors d’un tournoi pour gagner le respect des autres.

Vous le savez sans doute, mais ce Karaté Kid là est le remake d’un Karaté Kid sorti dans les années 80 et qui aura connu carrément toute une trilogie. En 1984, The Karate Kid était un film d’arts martiaux qui avait pris le parti d’avoir une approche différente du genre. Mission réussie, il s’imposa comme une franche réussite.
Je ne vais pas le cacher, je suis un grand fan du film original. Et quand j’ai appris qu’un remake était en chantier, je suis resté perplexe, pas convaincu par le bienfondé des remakes et surtout des résultats qu’Hollywood nous ont fourni jusqu’alors. A vrai dire, à quoi pouvait bien servir un remake ? La trilogie avait déjà raconté l’essentiel sur les racines et l’esprit du karaté. Et c’est là que l’équipe du film nous fait sa première surprise : il ne s’agira pas de karaté, mais de kung-fu, en même temps, si ça se passe en Chine, rien d’étonnant ! Deuxième surprise, le très génial et charismatique Pat Morita, qui jouait le professeur de karaté dans l’original, est remplacé par Jackie Chan. Bon choix ? Pas con en tout cas. Sans doute que ce dernier a pu aider la production à ouvrir certaines portes de la Chine (comme la cité interdite). Et d’ailleurs, à ce sujet, on a là l’occasion de visiter quelques paysages chinois de toute beauté ! En particulier la scène dans ce temple au sommet d’une falaise, splendide ! Au-delà de cela, Jackie Chan est-il un bon choix ? Ceux qui connaissent un peu la carrière du bonhomme en dehors de ce qu’il a pu faire aux États-Unis, sauront que Jackie Chan n’a pas été qu’un déconneur se battant tout le temps, il a aussi fait des films plus sombres (Police Story). Du coup, le père Chan joue un vieux chinois solitaire vivant dans son passé qui revit au contact de Dre. Une solide amitié naît alors entre les deux héros.

Comparativement au film original, on retrouve la trame centrale qui consiste à développer l’amitié entre un vieil homme seul et un adolescent un peu perdu. Pourtant, là où le film de 1984 semblait aller plus loin et laissait tendre cette amitié vers un rapport père / fils, je n’ai pas du tout ressenti cela dans la version 2010. Pourtant, la relation reste intéressante, peut-être moins intense.
Parlons de Jaden Smith, le jeune qui interprète Dre Parker. Fils de Will Smith et de Jada Pinkett Smith, il n’en est pas à son premier essai. Il avait d’ailleurs joué au côté de son père dans A la recherche du bonheur où il avait déjà été très convaincant. Bien sûr, on reconnait les traits de son père, les mimiques qui font sourire, le charme des Smith qui vous font rentrer en courant de l’école pour ne pas rater Le Prince de Bel-air. Ainsi, malgré son jeune âge, le petit Jaden est tout à fait crédible dans son rôle et réussit des prouesses physiques assez exceptionnelles ! J’imagine que lorsque Jackie Chan est à vos côtés, on apprend plus vite !

Alors, avons-nous là un bon film ? Je crois que c’est un film plutôt agréable, assez surprenant, qui nous fait découvrir une autre culture. Du kung-fu, on en entrevoit à peine quelques bribes tellement la philosophie de cet art martial est immense. Du coup, pour les plus intéressés sur la question, on reste un peu sur sa faim. Ce qui nous rappelle ainsi qu’on a à faire à un film qui s’adresse à un public assez jeune. Il faut donc aller à l’essentiel, ne pas trop développer. Par exemple, il n’est jamais question d’expliquer combien les combattants de kung-fu se sont beaucoup inspirés des animaux dans leur technique. La technique du serpent est à peine entrevue et encore, cette partie est vulgarisée.
Mais peu importe puisque ce n’est pas ce qu’on attend finalement de ce film. On attend du divertissement principalement, et on est plutôt bien servi. En plus, ce n’est pas fait bêtement, les personnages sont développés et plutôt respectés.

Mais vous le savez sans doute, tout le charme du film original avait été la faculté des créateurs de réaliser un film où l’entraînement au karaté était complètement atypique. Lavage de voiture, ponçage, peinte de murs… Là, on se contente de faire enfiler une veste et de la faire enlever… Alors on a évidemment l’explication, mais tout le charme se perd dans ce peu d’originalité. Je crois d’ailleurs que les producteurs (Will Smith en tête) auraient dû aussi penser que le public qui se serait d’abord intéressé à ce film aurait été un public nostalgique. Combien d’adultes, de personnes de mon âge, étaient là pour revivre ce qu’ils avaient vécu avec le film original ? Dommage que l’entraînement soit bâclé.
De plus, le film qui se passe entièrement en Chine ne nous montre que le bon côté de ce pays. Sa beauté, sa culture, mais jamais une touche allant titiller le régime chinois plus que douteux. Mais ce n’est sans doute pas non plus le but d’un film s’adressant avant tout à des enfants.

Karaté Kid version 2010 s’éloigne de son aîné afin de trouver son propre rythme. C’est sans doute la réussite de ce remake qui trouve sa propre identité en changeant l’approche culturelle de l’art martial, du karaté au kung-fu, du Japon à la Chine. Une bonne idée qui permet d’avoir d’autres attentes de ce film et de ne pas tourner en rond. Bien trouvé.
Cela dit, je suis resté sur ma faim. Peut-être le film avait-il été prévu dès le départ avec une ou deux suites, mais je regrette que la relation entre les deux héros ne soit pas plus fouillée. Reste que malgré tout, c’est quand même bien sympa.

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