CinémaScience-Fiction

Ghost in the Shell 2 : Innocence – Mamoru Oshii

ghostintheshell2

Inosensu : Kôkaku kidôtai. 2004

Origine : Japon 
Genre : Science-fiction 
Réalisation : Mamoru Oshii 
Avec les voix de Akio Ôtsuka, Atsuko Tanaka, Kôichi Yamadera, Tamio Ôki…

Suite tant attendue du si célèbre Ghost in the shell premier du nom. Nous entrons de nouveau dans cet univers futuriste, très pessimiste, violent, choquant, mais terriblement beau, poétique, mélancolique et nostalgique. On est en premier lieu touchés par la beauté de l’animation créée par les animateurs au service d’Oshii, totalement maître de son univers. Ce qu’on ne peut lui reprocher, c’est la richesse de ses idées et la volonté farouche de mettre en image un film d’animation hors norme, sortant des sentiers battus, et vivant dans un univers propre, original et logique. Bref, Oshii est un auteur, et c’est tout à son honneur.

On entre dans le film avec malgré tout une certaine difficulté. Au delà de la simple beauté visuelle, il manque un aspect important : faire vivre son histoire. Rempli de longueurs, le film est difficile à suivre, voire soporifique. Et cela est dû au simple fait qu’Oshii nous étale des tas de citations pseudo-philosophiques, des citations de la Bible, d’auteurs divers et variés…
Et alors que nous suivons une enquête policière, avec le schéma classique de tout polar, nous voilà entrant dans un thriller futuristo-psychologico-philosophique d’une prétention immense. Remplir son film de références peut être une bonne très bonne idée, mais de cette façon semblant donner des leçons, c’est agaçant. D’autant plus que la magie s’effrite très vite : en mélangeant poésie et violence, voulant rendre la violence poétique, belle parfois, Oshii se perd dans sa réalisation, et ennuie à nous balancer des images creuses se voulant profondes. Les réflexions trop nombreuses des personnages nous font vite perdre le fil de l’histoire. De plus, rares sont les réalisateurs qui ont su mettre de la poésie dans la violence, seul Takeshi Kitano me vient à l’esprit là.

Bref, oui à la philosophie humaniste si elle est au service de l’être humain. On se perd dans ce dédale de psychologie robotique sans intérêt, faut arrêter de réfléchir sur des choses si inutiles. De plus, l’intrigue perd très vite de son intérêt à cause de la surenchère philosophique. Le suspens disparaît ainsi au fur et à mesure alors qu’il devrait bien au contraire s’intensifier.

Le film s’adresse à un public trop ciblé. Les aficionados trouveront leur lot de surprises, rappelant ainsi le premier épisode, les néophytes, ou les non-fans s’ennuieront sans doute très vite, car il ne suffit pas de jolies images pour tenir le spectateur éveillé, il faut du rythme, et se prendre moins au sérieux. L’humour fait drôlement défaut aussi.
Oui, ce film est ennuyeux, sauf si vous êtes vraiment fan. Mais on pourrait retourner les arguments. On pourrait apprécier ce semblant de philosophie humaniste, mais Erasme doit à mon humble avis se retourner tout de même dans sa tombe. On pourrait aussi se laisser transporter totalement par la beauté visuelle de ce film, mais les images me sont restées froides malgré tout.

En tout cas, ce bel OVNI est à voir. Parce que c’est un OVNI, parce qu’il sort des sentiers battus de l’animation et du cinéma en général, que dans son genre, il est plus intéressant que Matrix qui est philosophiquement pire, ici, au moins, ça reste intelligent, prétentieux, mais intelligent. Donc à voir malgré tout. Parce que c’est avant tout un problème de sensibilités, et peut-être serez-vous sensible à cet univers qui me semble très pathétique au final.

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