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Breeders – Tim Kincaid

breeders

Breeders. 1986

Origine : Etats-Unis 
Genre : Science-fiction 
Réalisation : Tim Kincaid 
Avec : Teresa Farley, Lance Lewman, Frances Raines, Natalie O’Connell…

Quand le pornographe Tim Kincaid décide au milieu des années 80 de tenter d’autres genres, c’est à la science-fiction qu’il pense principalement. Les résultats en seront Robot Holocaust et Breeders. Je ne dirai rien sur le premier nommé, que je n’ai pas vu, mais en tout cas le second ne démontre pas une franche volonté de diversification. Breeders se compose comme suit : des seins, des fesses et un peu de science-fiction basique, à savoir l’invasion d’extra-terrestres cherchant à se créer une progéniture terrienne. Ce n’est pas la première fois que la chose se produit, puisque dès 1960, Le Village des damnés (de Wolf Rilla) avait déjà utilisé cette excuse. Mais les aliens de Breeders ne sont pas aussi subtiles que leurs collègues : déguisés sous une apparence humaine, ils violent de jeunes vierges en pleine rue, les laissant en état de choc, parfois défigurées (mais pas trop, hein, s’agirait pas que les actrices soient enlaidies) et toujours porteuses d’une substance que les médecins de l’hôpital du coin ne parviennent pas à identifier.

Alors donc voilà, tout est conçu à l’identique : un viol plus suggéré que montré (quand ça ne s’arrête pas au coup classique du visage des victimes qui hurlent en gros plan), un retour à l’hôpital où les deux héros (une femme médecin et un flic, aussi stupides l’un que l’autre) se posent bien des questions aux sujet de ces viols, et puis retour à l’alien qui s’en va violer de nouveau. La nudité est gentillette, et si ce n’est pour quelques plans plus explicites d’aérobic nudiste (avec Frances Raines, nièce de Claude Raines), il n’y aura pendant longtemps rien de bien sexuel dans le contenu du film. Il en sera ainsi jusqu’à l’incroyable final du film où Tim Kincaid le pornographe prendra le dessus sur Tim Kincaid l’amateur de polissonneries : dans un incroyable élan d’inspiration perverse, il nous montrera toutes les victimes des libidineux aliens rassemblées dans une baignoire au design quasi “Gigeresque” se nettoyer complaisamment avec du sperme extra-terrestre ! Ce sera à peu près la seule chose valable du film. Le reste se perdra dans des défauts malheureusement très récurrents dans des productions de cet acabit et de cette époque. Déjà une mise en scène complètement plate : aucun mouvement de caméra un tant soit peu original, ce qui ceci dit n’est pas forcément plus mal à la vue des hideuses tentatives d’audaces formelles auxquelles peuvent se livrer certains cinéastes de notre époque (les effets de ralentis, bullet-time ou autre bêtises clippesques). Le montage est également plus qu’élémentaire, ce qui donne à ce film une apathie propice à la détente sinon au sommeil, que ne viendra pas empêcher non plus une musique synthétique évoquant vaguement la partition de John Carpenter pour New York 1997 avec des relents de pop FM. Les effets spéciaux, quant à eux, sont plutôt modestes et les rares moments gores qui nous sont présentés (quand un humain se transforme en monstre) prennent parfois l’apparence de bouts de pizzas mal découpées. Les aliens en eux-mêmes sont également ratés et s’en vont davantage frayer du côté des “monstres de la semaine” de la série Bioman que de celui de l’apparence finale du Jeff Goldblum de La Mouche, film qui a du donner l’idée à Kincaid de faire de ses méchants des humanoïdes visqueux aux allures de mouche. Conscient des défauts de ses bestioles, le réalisateur prit le parti de les cacher dans la pénombre, ou de ne les filmer que très brièvement et partiellement à chacune de leurs apparitions. Ça sauve les meubles (un peu), mais c’est tout de même assez frustrant.

A moins de se laisser séduire par ces filles peu farouches, le spectateur a très peu à gagner à la vision de ce Breeders qui fait figure de nullité standard des années 80. Mais s’il a une heure et quart à perdre, et bien pourquoi pas ?

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